Grasset Et Fasquelle
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Cette histoire d'amour s'ouvre étrangement : une femme, qui prépare un charmant dîner pour fêter son anniversaire de mariage, descend dans sa cave pour y chercher une bouteille de vin. Celle-ci est enveloppée dans un vieux journal où figure une petite annonce - qu'elle lit. Aussitôt, elle remonte chez elle, éteint son four, prend sa voiture, et s'en va... Qu'y avait-il donc dans cette petite annonce ? Pourquoi cette fuite ? On l'apprendra au fil du roman, un très beau et très poignant roman où les saveurs de l'enfance se mêlent au désarroi des adultes... L'héroïne de ce livre arrivera bientôt à Gênes, en Italie. Dans une belle maison, l'attend une femme - et un homme qui, semble-t-il, a perdu la mémoire. A moins qu'il ait choisi de seulement se taire... Flash-back : cet homme (très beau, très poétique) a été, longtemps avant, le « premier amour » de la narratrice. Puis, à la suite d'un épisode qui ne sera révélé qu'à la fin, il a choisi de devenir amnésique. Son épouse, soucieuse de raviver sa mémoire morte, et sachant qu'il avait aimé la narratrice, a fait publier cette petite annonce destinée à confronter son époux à un cher souvenir d'enfance. Cette ruse suffira-t-elle ? Et pourquoi cet homme, béni par la vie, a-t-il ainsi choisi de se murer en lui-même ? Dans ce roman, tissé de passé, et dont l'intrigue est haletante, Véronique Olmi brasse la plupart des thèmes qui lui sont chers : l'amour, la folie, les chansons, la fidélité des sentiments, l'ineffaçable empreinte des premiers émois. Elle atteint, avec ce livre, le sommet de son art romanesque.
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Depuis 16 ans, trois couples d'amis passent le 14 juillet ensemble, au bord de la mer, en Normandie. Ils ont décidé de vivre ces trois jours dans l'insouciance comme un rite amical et joyeux. Mais un adolescent inconnu et insaisissable va s'immiscer dans leur petit groupe.
Tous sont réunis chez Denis et Delphine, qui les reçoivent chaque été : Nicolas et Marie, Lola et son amant Samuel.
Mis à part ce dernier, 26 ans à peine, tous ont entre 40 et 55 ans. Ils ont de l'argent ou n'en n'ont pas, sont amoureux ou en désamour, ont des enfants présents ou absents, mais ce qui les unit c'est le désir de partager la joie des repas dans le jardin, les parties de tennis, les bains de mer.
Mais sur la plage, Jeanne 16 ans, la fille de Denis et Delphine, rencontre Dimitri. Il n'est pas d'ici, il a 20 ans et semble d'un autre temps, indéfinissable, timide peut-être, attirant ou repoussant, lumineux ou sombre - comment savoir ?
Tout cela serait sans importance si Dimitri, un jour, ne pénétrait dans le jardin, et n'annonçait que le grand pin qui y règne en seigneur allait mourir. Le grand pin, cet arbre qui domine le jardin, les protège de la pluie, du soleil, sous lequel ils dressent les longues tables des repas heureux, cet arbre est-il réellement menacé ?
C'est à partir de cette trame que Véronique Olmi bâtit ce roman qui parlera au coeur de tous ceux qui traversent « le milieu du chemin de la vie ». On pense aux meilleurs films de Claude Sautet. Avec, le bruit du temps qui passe et des amours qui se défont.
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L'intrigue de ce roman est des plus simples : un homme, une femme... Ils sont, l'un et l'autre, un peu cabossés par la vie ; ils se sont donné rendez-vous sur un banc du Luxembourg un jour pluvieux de fin d'été ; ils s'observent, se choisissent, et vont dans un hôtel tout proche pour y passer l'après-midi...
Rien de plus dans cette intrigue. Mais rien de moins : jamais « cérémonie des amants » n'aura été traitée avec plus d'audace et de pudeur. Que se passe-t-il donc dans la tête d'un homme et d'une femme qui veulent oublier leurs passés et qui se savent sans avenir ? Et que se passe-t-il dans leur corps ?
Tout tient ici par la grâce d'une langue miraculeuse, lancinante, obsédée du détail et de la nuance. On pense, bien sûr, à certaines pages de Marguerite Duras ou de Annie Ernaux - mais Véronique Olmi, experte en dramaturgie, y ajoute ses propres secrets. Le prévisible devient alors suspense. La comédie du désir s'y charge d'une gravité sans pareille. Les deux héros de Véronique Olmi font, du coup, figures de métaphores de la condition humaine, et de l'impossible fusion entre deux êtres...
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Sa passion est le récit d'une enfance revécue le temps d'une nuit par une jeune femme amoureuse et humiliée. Hélène a 35 ans, elle est écrivain, et cette nuit-là elle dort dans un hôtel isolé de Sologne où elle s'est rendue pour une foire du Livre. Il y a dix jours elle a quitté Patrick, le seul homme qu'elle ait aimé, mais marié, et qui n'a pas choisi de tout quitter pour elle. Cette nuit-là, après dix jours d'insupportables silences, ils se parlent au téléphone, conversation troublée et maladroite où Hélène relate (ou invente, peu importe) qu'un homme vient de lui faire des avances et a déclaré vouloir quitter sa femme pour elle. A l'autre bout du fil, depuis Paris, l'homme aimé, adoré, rit... Hélène éteint son téléphone... La nuit commence... De l'énigme même de ce rire va surgir l'énigme de l'amour. Celui d'un homme pour une femme, bien sûr, mais aussi celui (premier et fondateur), des parents pour un enfant... Dans la chambre d'hôtel froide et anonyme, alors qu'au dehors les bêtes sauvages redoutent l'aube qui annoncera la reprise de la chasse, Hélène se souvient. Le prix de l'amour. Le chèque mensuel que la cousine faisait à ses parents pour avoir le droit de l'avoir en alternance. Les incessants va et vient entre deux mondes opposés, les pauvres et les riches, les nécessiteux et les puissants... Qui l'aimait alors ? Tout le monde. Qui l'avait choisie vraiment ? Personne... Et surtout, qui lui manquait réellement, aujourd'hui ? Quel homme ? Le père, adoré, dont elle n'aura jamais comblé la pauvreté ? Où Patrick, son premier amour, dont le rire a brouillé les sentiments et les souvenirs ? Tous les deux : combien ont-ils donné pour elle ? Combien vaut cette femme-là ? Après une nuit d'insomnie, dans les premières lueurs du matin, Hélène rejoint le monde des chasseurs et des bêtes traquées et décide de résoudre à jamais, l'énigme de sa passion...
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L'héroïne de ce roman est une très jeune fille, Sonia, qui vit à Nice avec sa grand-mère russe. Comme toutes les « babouchkas » de la Côte d'Azur (lieu d'exil favori des Russes blancs après la Révolution d'octobre), celle-ci se partage entre samovars, rêveries et nostalgie du « paradis perdu ». De fait, la petite Sonia ne sait pas vraiment à quel monde elle appartient : celui de sa réalité quotidienne, avec une mer trop bleue et les commerçants de la vieille ville ? Ou celui de ses songes, orchestrés par sa babouchka, avec ses neiges étincelantes et ses fastes tsaristes ? Prudente, elle s'est donc réfugiée dans un imaginaire très personnalisé où l'on retrouve les héroïnes romanesques de Daphné du Maurier et le « Mystère Anastasia » - cette jeune princesse qui, dit-on, échappa au massacre de la famille impériale. On suit ainsi son éducation sentimentale et morale entre deux mondes distincts. Il y a là le pittoresque du midi et le tourment slave ; des odeurs mêlées d'ail et de thé ; des douleurs causées par une mère absente et des remèdes imaginés par une grand-mère qui, pour survivre, adore (se) mentir à elle-même et aux autres. Roman d'atmosphère et de sensation, variation sur le thème de la vérité, de l'histoire, des sentiments, Dis-moi la vérité est porté avec grâce par la prose précise et douce de Véronique Olmi qui, avec ce nouveau roman, ruse habilement avec sa propre biographie.
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Il y a cinq personnages dans « Clash »... mais on pourrait presque dire qu'ils sont deux. Deux groupes. Deux générations. Deux idéaux différents.
Il y a Virginie et Laurent, jeunes amants, sportifs, travailleurs et enthousiastes.
Il y a Nicole, Jean et Maxime, proches de la cinquantaine : la femme, le mari et l'ex amant ; anciens amis, ancien trio à la Jules et Jim, anciens du PS.
Tous sont invités à un mariage et logés dans une ferme isolée, condamnés à attendre le train du retour pour Paris... et à cohabiter.
Ils se rencontrent, ils se retrouvent, ils sont troublés, agacés, bousculés, complices, heureux, amoureux, maladroits, furieux...Ils naviguent entre des mensonges trop lâches et des vérités trop crues, entre des antipathies immédiates et des ardeurs retrouvées, entre la confusion et l'insouciance.
Clash est la valse de deux couples entre le rire et les larmes, entre la tragédie et la comédie, le ballet des hommes et des femmes qui, au seuil d'une vie d'adultes ou à l'approche de la maturité, n'aspirent qu'à une chose : vivre avec légèreté leur temps incertain et leurs élans déraisonnables.