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Grasset
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La collection « Un seul art », créée par Charles Dantzig, est publiée en coédition avec le Centre Pompidou. Durant les cinq ans de fermeture du Centre pour travaux, dix oeuvres appartenant aux collections du musée continueront à vivre autrement, sous la plume d'un écrivain. Chacun s'en voit confier une pour en tirer, en écho, en miroir, en communion, une oeuvre littéraire. Il n'existe pas de différence fondamentale entre les arts. Tous ne sont que des manières diverses d'abord au sensible et au caché.
Dans ce roman dessiné, Dany Laferrière mêle faits authentiques et fiction. Parmi les montagnes d'immondices d'un bidonville de Port-au-Prince, le rouge est devenu une obsession. Pour Izo, authentique chef de gang, qui sème la terreur tout en se prenant pour un artiste (il sort des disques de rap), c'est le rouge du sang. Pour Nix, jeune peintre discret, c'est le tableau de Matisse, Grand intérieur rouge. Fou de rage d'apprendre qu'il a un rival en esthétique, Ozzo tue Nix. Nix devient une star et Izo reste un assassin. Tout ce monde se retrouve à l'intérieur du tableau.
« J'ai vu le Grand intérieur rouge pour la première fois à l'époque où, jeune ouvrier, je tentais d'écrire un roman, mon premier. J'en ai même fait la couverture de la première édition de Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer. Quarante ans plus tard, la revoici. J'entre sur la pointe des pieds dans ce petit salon surchargé. » D.L. -
La collection « Un seul art », créée par Charles Dantzig, est publiée en coédition avec le Centre Pompidou. Durant les cinq ans de fermeture du Centre pour travaux, dix oeuvres appartenant aux collections du musée continueront à vivre autrement, sous la plume d'un écrivain. Chacun s'en voit confier une pour en tirer, en écho, en miroir, en communion, une oeuvre littéraire. Il n'existe pas de différence fondamentale entre les arts. Tous ne sont que des manières diverses d'abord au sensible et au caché.
Cet essai a pour point de départ une oeuvre de 1981 réalisée par le célèbre photographe américain Robert Mapplethorpe. On y voit Jimmy Freeman, nu, le sexe en évidence, prostré dans un geste de soumission ou de dévotion. Son visage n'apparaît pas, il est transformé un objet esthétique, sinon sexuel.
Jimmy Freeman fait partie des hommes noirs, beaux et musclés que Robert Mapplethorpe met en scène dans des compositions d'une perfection formelle saisissante, empruntant aux canons de l'art classique. Avec cette photographie, il n'en est pas à sa première provocation : il avait déjà secoué le milieu de l'art new-yorkais avec ses représentations de pratiques sadomasochistes homosexuelles.
S'appuyant sur l'oeuvre subversive de l'artiste américain, Joy Majdalani examine son propre rapport à la transgression, comme elle l'avait déjà abordé dans son roman Le Goût des garçons : est-ce son éducation religieuse et conservatrice qui la pousse à écrire des textes crus ? Est-il transgressif de soumettre le corps masculin au regard d'un sujet désirant ?
L'essai intime d'une jeune autrice qui se confronte aux limites de la littérature dans le monde contemporain : que peut-on risquer au nom de l'art ? Le bien et le mal y ont-il une place ? Le beau offre-t-il encore la possibilité d'une rédemption ? -
« De loin, à 400 m d'altitude, miroitant sous la lune ou étincelant au soleil, j'aperçois comme un drap blanc étendu sur le flanc d'une colline. Ce drap blanc, qui occupe plusieurs hectares, coïncide avec l'emplacement du village détruit. Ce n'est pas un drap, mais une couche de ciment chaulé d'un mètre cinquante de hauteur ; des couloirs percés dans cette masse reproduisent le tracé des rues anciennes... » Dès la première page, nous voici en Sicile avec le grand romancier et essayiste Dominique Fernandez. Fou d'Italie depuis toujours, passionné de la langue italienne, ami de Moravia et de Pasolini, traducteur de Goldoni et Sandro Penna, il nous conduit dans son Italie, éternelle, actuelle, selon ses passions, son désir. Ce n'est pas de l'égoïsme, mais une passion incessante. Nous traversons Naples, Rome, l'Ombrie, Bologne, Florence et Venise...
D'une mosaïque méconnue à une tonnara en ruine, d'un vers énigmatique au plus beau tableau de Rome, de la transparence du marbre au mystère de la chapelle Saint Luc, c'est une promenade buissonnière. Fernandez raconte, déploie, cherche, ironise, se passionne. Rien ne lui échappe et tout s'éveille ici, avec plaisir, sensualité, à hauteur de l'amour porté. On apprend, on s'épate de ce beau savoir, joyeux et tendre. -
Berthe Morisot ; le secret de la femme en noir
Dominique Bona
- Grasset
- 6 Septembre 2000
- 9782246537113
Cette jeune femme en noir, au bouquet de violettes, aux yeux profonds, que peint Manet dans les années 1870, c'est Berthe Morisot. Elle garde sur son visage altier comme un secret. Un modèle parmi d'autres ? Non : la seule femme du groupe des Impressionnistes. Berthe Morisot, née dans la province française en 1841, fille de préfet, peint et expose parmi ce clan d'hommes, ceux qui sont encore des réprouvés sans public, des réfractaires à l'art officiel : Manet, Degas, Monet, Renoir. Ardente mais ténébreuse, douce mais passionnée, aimant la vie de famille mais modèle et amie - et qui sait ? peut-être davantage - d'Édouard Manet dont elle épouse le frère : il y a une énigme dans les silences et les ombres de Berthe Morisot.
Dominique Bona, puisant aux archives inédites, fait tournoyer la fresque de l'Impressionnisme : de Giverny aux plages normandes, de Mallarmé rédigeant des billets doux pour Méry Laurent ou Nina de Callias aux lavandières qui posent pour Renoir, de la sanglante Commune de Paris au règne de la bourgeoisie corsetée, des salles du Louvre aux ateliers de la Bohème.
Dominique Bona peint ici le portrait subtil d'une artiste qui inventa sa liberté.
Dominique Bona est à la fois romancière et biographe. Elle est l'auteur des Yeux noirs, d'un Stefan Zweig, et chez Grasset du Manuscrit de Port-Ébène (Prix Renaudot, 1998).
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Paul Cézanne aimait passer pour un simple, un rustique, un bougon. En réalité, peu de peintres ont réfléchi autant que lui à leur art, et avec une originalité intellectuelle incomparable. Nous en conservons un témoignage unique grâce aux conversations qu'il a eues avec un autre Aixois, Joachim Gasquet (de qui il a peint le portrait, aujourd'hui au musée national de Prague), publiées par celui-ci en 1921, en annexe de son essai Cézanne, dont la dernière édition, épuisée, date de 1983.
Voici, pour la première fois publiées séparément, ces entretiens dont l'importance est cruciale pour la compréhension de l'oeuvre de Cézanne en particulier et de la peinture en général ; Gilles Deleuze les cite fréquemment dans son cours de peinture récemment publié. Mises en scènes, vivantes, elles débordent d'observations incomparables. « La nature, je voulais la copier, je n'arrivais pas. Il fallait représenter par autre chose... par la couleur. »
Les propos géniaux d'un grand peintre qui conclut : « Je veux mourir en peignant. » -
Premier ouvrage d'historiographie artistique de l'Occident moderne, les Vies des peintres en demeurent un de ses chefs d'uvre. Depuis cinq siècles, il contribue à la séduction persistante du goût occidental pour la Renaissance italienne, toscane en particulier. Suivant une pratique littéraire traditionnelle, le recueil se compose dune suite de biographies : il commence au 13e siècle avec Cimabue et Giotto, étudie tous les grands peintres, architectes et sculpteurs de la Renaissance, Masaccio, Fra Angelico, Botticelli, Léonard de Vinci, Raphaël, Bramante, et apporte une mine dinformation sur la vie de ses grands contemporains, Michel-Ange et Titien. Ecrites dans un style alerte, émaillées de multiples anecdotes, ces Vies sont encore aujourdhui linstrument idéal pour connaître la Renaissance artistique italienne et faire revivre les grandes personnalités qui lont forgée. Léopold Leclanché publia à Paris en 1841-1842 la première traduction française dont l'essentiel est repris dans ce volume, accompagné d'un léger appareil de notes qui aide à identifier les oeuvres survivantes. Louvrage est présenté et la traduction révisée par Véronique Gerard Powell, qui enseigne lhistoire de lart à luniversité de Paris IV.
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L'autre art contemporain ; vrais artistes et fausses valeurs
Benjamin Olivennes
- Grasset
- 20 Janvier 2021
- 9782246823971
Ecrit par un non-spécialiste passionné, ce petit livre vif et brillant s'adresse à tous, et entend fournir un manuel de résistance au discours sur l'art contemporain. Ce dernier fonde son emprise sur une vision mythifiée de l'histoire de l'art : le XXe siècle aurait été avant tout le siècle des avant-gardes, chacune ayant été plus loin que la précédente dans la remise en cause de notions comme la figuration, la beauté, et même l'oeuvre. Or non seulement ces notions anciennes ont continué d'exister dans les arts dits mineurs, mais surtout, il y a eu un autre XXe siècle artistique, une tradition de peinture qui s'est obstinée à représenter la réalité et qui réémerge aujourd'hui, de Bonnard à Balthus, de Morandi à Hopper, de Giacometti à Lucian Freud.
Cet essai présente cette autre histoire de l'art, dont l'existence infirme le discours, le mythe ... et le marché de l'art contemporain. Cette histoire s'est prolongée secrètement jusqu'à nous : il y a eu en France, au cours du dernier demi-siècle, de très grands artistes, dont certains sont encore vivants, qui ont continué de représenter le monde et de chercher la beauté. Connus d'un petit milieu de collectionneurs, de critiques, de poètes, mais ignorés des institutions culturelles et du grand public, ces artistes sont les sacrifiés de l'art contemporain, les véritables artistes maudits de notre époque. Comme les artistes maudits de jadis, ce sont eux pourtant qui rendent notre modernité digne d'être aimée et sauvée. Ils sont la gloire de l'art français. -
La mort l'a frôlé tant de fois, il croyait qu'elle ne le toucherait pas. En 2017, à 74 ans, dévoré par la maladie et condamné par les médecins, Johnny Hallyday est persuadé qu'il va encore triompher. Il vit ses derniers mois comme il a vécu toute sa vie : parcourant les routes américaines sur sa Harley Davidson, sous le soleil de Saint-Barth, à Los Angeles en studio ou avec son public pour chanter sa rage de vivre... Il s'est cru immortel. Mais une nuit d'hiver, son corps a lâché.
Dans ces pages tendres et belles, où violence, force et tant de secrets se mêlent, Anne-Sophie Jahn raconte, comme cela n'a jamais été fait, les derniers jours de Johnny Hallyday. Chaque instant nous plonge dans son passé, glorieux, cruel, inattendu : sa rencontre avec Laeticia ; ses amours anciennes ; les rires et l'envie ; ses amis de toujours ; l'enfant abandonné ; la musique qui fait battre son coeur. Jusqu'au drame qui se déroule dans cette maison en bordure de forêt, à Marne-la-Coquette, où le chanteur rend son dernier souffle. Laissant une famille déchirée et un pays orphelin.
Requiem pour un roi. -
Publié pour la première fois il y a plus de quatre siècles, Vies des artistesest un ouvrage fondateur de l'histoire de l'art. Vasari, peintre lui-même et ami des plus grands artistes de la Renaissance, en a dressé de savoureux portraits.
Le présent volume réunit dix-neuf vies aussi importantes que celles du sculpteur Luca della Robbia ou du peintre Piero della Fracesca. Vasari raconte l'enlèvement et la séquestration de Filippo Lippi par des Barbares lorsqu'il était adolescent. Au-delà du détail, il ne perd jamais de vue la hiérarchie des talents et analyse les oeuvres avec passion. Si cet ouvrage était une ville, le Parmesan en serait l'avenue centrale, majestueuse et fréquentée, Filippo Lippi, un jardin doucement ombragé, et le Caravage, une ruelle obscure où se croisent de mauvais garçons... -
« Savoir où se positionner rythmiquement en ponctuant, en syntaxant, sans en faire trop - tout en gardant la pulse et sa force intérieure -, c'est tout l'art du batteur.
Ponctuer, syntaxer ! »
Le « beat », c'est le groove, le tempo, le coup du batteur. Les rencontres de Manu Katché, ses expériences artistiques, sa vie au quotidien ont nourri ce beat, cette manière si particulière de frapper sa « snare » (caisse claire). Ce beat, au départ, était « frêle et vert » ; il a mûri, s'est développé, transformé. Aujourd'hui, il est patiné - c'est ce qui en fait le prix !
Il était temps, pour ce célèbre batteur de rock et de jazz, de revenir sur son parcours franco-français. Ainsi, à la manière d'un dictionnaire aux entrées en forme d'hashtags (#Audace, #Alladin, #Sanson Véronique, #Coluche, #Singularité, #Dewaere Patrick, #Obispo Pascal...), nous raconte-t-il sa vie de musicien. On y croise tous ceux qui ont compté et qui comptent encore dans la chanson française (Francis Cabrel, Jean-Jacques Goldman, Louis Bertignac, Michel Jonasz, Catherine Lara, Daniel Lévi, Jeanne Mas, Mireille Mathieu, Sheila, Sinclair). Manu Katché les croque dans l'intimité des studios, sur scène et backstage.
On l'aura compris : ce document de première main est sans concession. Les coups de cymbales sont nombreux. On rit, on s'étonne, on apprend, on découvre. C'est un témoignage brut, mené tambour-battant. Ça pulse ! Les vrais amateurs de musique ne s'y tromperont pas. -
Jean-Luc Godard, le cinéaste culte d'À bout de souffle et d'Alphaville, le chef de bande de la Nouvelle Vague, l'agitateur politique des années gauchistes, le publicitaire de lui-même, le provocateur misanthrope, l'archiviste, et l'ermite de Rolle, bref tous ces visages souvent contradictoires réunis en un seul : voici la grande biographie de l'impossible M. Godard dans son édition définitive. On l'aime/on ne l'aime pas : qu'importe, JLG a tissé l'histoire culturelle du vingtième siècle et ses images (le visage bleu de Belmondo dans Pierrot le fou, les fesses de Brigitte Bardot dans Le mépris, Johnny Halliday, Anne Wiazemsky dans La Chinoise, mais aussi un quatuor de Beethoven ou un nuage sur le lac Léman) ont marqué notre temps. Du hussard droitier, rejeton de la haute société protestante qui marche sur les mains pour épater Bardot au contestataire cinéphile qui écrit à Malraux « ministre de la Kultur » une lettre sur « la censure, gestapo de l'esprit », du réalisateur tyrannique au lauréat octogénaire de la Palme d'or spéciale pour Le Livre d'image en 2018, du moraliste politisé en treillis de combat au King Lear sépulcral cigare en bouche, de l'historien des images « relié au passé » au kinoclaste « shooté au show-business », défilent ici quatre-vingt-douze années de vie, de cinéma, de travail et de passions brûlantes. « Son génie est plus fort que sa volonté d'auto-destruction » disait Daniel Cohn-Bendit. C'est la résurrection d'une époque française qui vibre d'une cinéphilie folle, où s'entremêlent créativité, rivalité et fraternité.
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Versailles intime : Le château comme vous ne l'avez jamais visité
Dominique Avart
- Grasset
- Document Grasset
- 17 Avril 2024
- 9782246832782
Entrez dans le Palais de Versailles, légendaire, méconnu, pour une visite d'exception.
Dominique Avart, chef du protocole, vous offre une traversée gracieuse et passionnée. Habitué des invités d'exception, il sait mieux que personne faire découvrir et aimer Versailles. Suivez-le dans les pièces les plus célèbres : galerie des glaces offerte au couchant, chambre de la reine et ses mille secrets, alcôves méconnues, cabinets de bois et de songes, portes qui s'effacent derrière une tenture. Entre ses mains, un lourd trousseau ouvre tous les passages, dans le temps, l'histoire, mais aussi la rêverie. Parfois, on croit deviner une petite fille qui marche ; un duc qui patiente, mains nouées ; ou mieux, un fantôme ravissant... C'est un palais de chair et d'histoire où l'on croise Colbert, la Pompadour, des artificiers de génie, Molière ou Marie-Antoinette. Mais c'est aussi un trésor : plafonds inoubliables, tapisseries merveilleuses, horloges à mystères, et partout, des tissus, des bois précieux, des tableaux célèbres.
Dominique Avart raconte le palais et aussi quelques-unes de ses grandes visites : Lady Di seule au regard lointain, Leonardo Di Caprio après Titanic qui s'allonge sur le parquet, Lagerfeld connaisseur, des dirigeants du monde préoccupé, Jane Birkin gracieuse. La vie et le temps semblent jouer dans une torsade de mots, de danses, de rires, parfois de sanglots, vite estompés par l'eau des fontaines... Versailles est magique et gigantesque, ici Versailles vous est donné dans son intimité. -
1993. Paris danse sur les beats d'une nouvelle musique électronique. On croise dans la nuit Michel Gondry, Ariel Wizman, Aline Can Dance, DJ Falcon, Didier Lestrade, Sven Love et tant d'autres. On écoute Radio Nova, FG et les mix du Rex. Dans la chambre d'un magnifique duplex, deux adolescents expérimentent sur des machines et révolutionnent le son. Ils n'ont pas encore revêtu les casques qui dissimuleront bientôt leurs visages mais ils sont déjà jaloux de leur anonymat. Inconnus, maniaques, mystérieux, ils veulent faire danser la jeunesse « around the world ».
Jamais les débuts des Daft Punk n'avait ainsi été raconté, le groupe français le plus connu au monde, le plus secret aussi, des bancs du lycée Carnot à sa métamorphose en robots admirés et inatteignables. Daft est le récit des premières fois, par une bande de copains qui ont tout découvert en même temps et dont certains, parmi les plus intimes, n'avaient jamais parlé. Ils se sont confiés à Pauline Guéna et Anne-Sophie Jahn, qui en tirent un récit exceptionnel et inoubliable : premier tube « Da Funk », premier enregistrement à L.A., première nuit folle à Londres, première diffusion de leur nouveau morceau dans un club légendaire, premier concert dans un champ du Wisconsin, première négociation - serrée - avec Virgin, première rave, première visite aux artistes noirs du South Side de Chicago, premier amour...
Les voix mêlées de cette bande de garçons qui ont hanté les soirées parisiennes et réinventé, pendant dix ans, une mode, un monde, des références, dessinent le portrait d'une génération qui a fait sortir la techno de son antre disco et lui a donné une nouvelle histoire, un renouveau.
Daft est une épopée musicale et tendre, une traversée de la jeunesse perdue, de l'amitié, de l'insouciance, de la fête créatrice. Alternant révélations, images et dialogues, les auteurs nous livrent avec grâce et liberté des commencements « aux charmes inestimables »... -
« Mes mains, je veux bien vous les montrer. Blanches, veineuses, rien d'extraordinaire. » C'est avec la modestie des grands artistes qu'Alexandre Tharaud, pianiste phare de sa génération, nous parle de son métier. Souvenir après souvenir, il nous livre ses doutes, ses convictions profondes, ses habitudes les plus intimes.
Quelles sont les différences entre Bach et Ravel, au contact du public ? Entre la loge du Symphony Hall de Boston et celle du Musikverein de Vienne ? Entre le public de Tokyo et celui de Paris ? Quelle est la sensation des touches sous les doigts ?
Au fil des réponses apparaît un homme qui consacre chaque mesure de la partition de sa vie - chaque note, chaque silence, chaque soupir - à la musique. -
Cet exceptionnel Journal jalonne la vie du peintre jusqu'en 1917. Premiers émois sensuels et oniriques, notes sur la musique et la peinture, récits de voyages en Italie, en Tunisie : le coeur magnifique du quotidien ne pouvait échapper à cet homme de l'immanence. (Publié en 1957.)
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Dora Maar ; prisonnière du regard
Alicia Dujovne ortiz
- Grasset
- Essais Grasset
- 15 Octobre 2003
- 9782246607915
Dora Maar, Henriette Theodora Markovitch de son vrai nom, est née à Paris en 1907 d'un père croate, architecte, et d'une mère catholique fervente. Après une enfance austère passée à Buenos Aires, elle retourne à vingt ans dans sa ville natale et s'y impose comme photographe surréaliste. Muse de Man Ray, compagne du cinéaste Louis Chavance puis de Georges Bataille, elle ne tarde pas à faire sien un cercle esthétique qui révolutionne le monde de l'art durant l'entre-deux-guerres. Intellectuelle torturée, artiste à la conscience politique extrême, elle deviendra « la femme qui pleure », amante de Picasso livrée aux exigences du génie que leur rupture rendra folle, cloîtrée dans un mysticisme solitaire jusqu'à sa mort, en 1997. Ses portraits peints par Picasso seront alors vendus aux enchères, et son héritage âprement disputé puisque Dora choisit de tout léguer à l'Eglise.
De Cocteau à Lacan, c'est toute une époque que dépeint Alicia Dujovne-Ortiz. Au détour d'une enquête psychologique passionnante, elle fait défiler dans ces pages une pléiade d'artistes d'avant-garde et de grands esprits et dresse le portrait d'une femme-image toujours mystérieuse, à laquelle la critique contemporaine attribue enfin le rôle qui lui revient. -
« Au 5 avenue Marceau, toutes les formes du silence pouvaient s'écouter : le silence des lignes, le silence crème des toiles, le doux silence des ateliers, le silence heureux des mains, le silence minéral de l'attente, quand il n'était pas là, le silence d'un sourire esquissé dans le miroir, la beauté, comme une histoire d'amour entre lui et les mannequins, son studio de création... Et puis le silence de la peur, du doute - son école.
J'ai rencontré Yves Saint Laurent en 1986 à travers son métier, et c'est seulement un an plus tard que nous avons été présentés. Publiée en 1993, cette biographie a été rééditée en 2002 lors de la fermeture de la maison Yves Saint Laurent, puis en 2010. Un jour il m'avait lancé: Mais vous connaissez bien mieux ma vie que moi.... Faux, évidemment. Car écrire la vie de cet homme de son vivant, c'est refuser de tomber dans certains pièges. Je n'ai jamais cherché à éviter ses zones d'ombres, mais à privilégier sa lumière, ce qui l'a rendu si différent.
Yves Saint Laurent est à la fois l'astéroïde et le noyau d'une vieille comète, une planète monstre ayant modifié la perception du système solaire de la mode. Du soleil cher à Chanel, et de l'étoile - talisman de Dior, Yves Saint Laurent a fait une boule de feu, il est ce météore qui continue à éclairer la galaxie, bien après sa mort. » L.B.
Le 1er juin 2008, Yves Saint Laurent laissait derrière lui bien plus qu'un nom et une maison de couture... A l'occasion du dixième anniversaire de sa mort, Laurence Benaïm nous confie l'édition définitive de sa légendaire biographie : l'ascension d'un jeune garçon né en 1936 à Oran, qui s'écriait à l'âge de treize ans : « Un jour, j'aurai mon nom gravé en lettres de feu sur les Champs-Elysées. » L'itinéraire d'un peintre de la vie moderne, oeil à vif, traversant les époques pour en habiller l'ambiguïté dans un parfum de luxe, de vertiges et de décadence. La vie d'un homme libre, provocateur, secret, malheureux, génial, toujours échappé vers d'autres vies...
La biographie du dernier des classiques. Le roman de la mode de 1958 aux débuts des années 2000. -
Ces entretiens parus en 1911, six ans après la mort de Rodin, proposent un voyage dans l'½uvre et la technique du sculpteur, dans son travail « au service de la Nature » fidèle à une conception gréco-romaine et contemplative de l'art. L'artiste de la « ressemblance avec l'âme » livre le secret de sa science du modelé (considérer les formes en profondeur, la surface devant toujours surgir comme l'extrémité d'un volume...). On mesure mieux la sensualité, la vitalité de ses créations, et leur mouvement, magistralement défini comme « transition d'une attitude à une autre ».
Rodin nous lègue ici les pages humbles et flamboyantes de son testament esthétique.
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Le voyage de la tresse : le journal de tournage du film !
Colombani Laetitia
- Grasset
- Document Grasset
- 13 Septembre 2023
- 9782246835097
Immense succès de Laetitia Colombani, La Tresse est enfin devenu un grand film international réalisé par l'auteure en 2022. Il sortira sur les écrans français le 29 novembre, et dans le monde entier en 2024.
Plusieurs fois décalé en raison de la pandémie de Covid, le film s'est finalement tourné dans les trois pays du roman, l'Inde, le Canada et l'Italie, en trois langues (hindi, italien et anglais). Laetitia Colombani rend compte de cette aventure exceptionnelle au fil du journal de bord qu'elle a tenu tout au long de la préparation et du tournage, sur le terrain. Il est illustré de nombreuses photos, qui évoquent magnifiquement l'atmosphère du plateau, le travail avec les comédiens, la dynamique des équipes, et la beauté des paysages locaux.
Trois pays que tout distingue, trois continents. Trois distributions, trois équipes, six mois de tournage. Laetitia Colombani raconte les bonnes et les mauvaises surprises, les problèmes techniques, les questions artistiques, culturelles et humaines qui se posent chaque jour. Elle dit sa passion de tourner, et les rencontres qui la bouleversent : celle de Sajda, notamment, la petite fille des rues choisie pour incarner Lalita, issue du bidonville le plus pauvre de Delhi. Véritablement « adoptée » par l'équipe, Sajda voit son destin transformé grâce au film : elle intègre un foyer après le tournage, et entre enfin à l'école, son voeu le plus cher. Laetitia poursuit son exploration de l'Inde, âpre et généreuse, inattendue et puissante, qui donne au film et au livre leurs plus belles images. L'aventure continue au Canada avec un tournage « à l'américaine », pour s'achever dans les sublimes paysages des Pouilles, au sud de l'Italie, en plein coeur de l'été. Laetitia évoque la solidarité et le partage entre femmes du monde entier. Un message incarné à l'écran, que ce journal de tournage illustré, unique en son genre, permet de vivre de l'intérieur. Vivant, émouvant, captivant, ce récit est une leçon de cinéma et une leçon de vie. -
Dans ces entretiens parus six ans avant sa mort, Rodin nous fait voyager dans son oeuvre. Il confie ses exigences et dévoile son idéal: "atteindre la ressemblance avec l'âme". Il délivre aussi un message aux générations futures: "être homme avant d'être artiste". Le testament esthétique du plus grand sculpteur de notre temps.
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Voici rassemblés pour la première fois les articles d'Adolf Loos sur la mode. Non seulement architecte, Loos a aussi été un brillant chroniqueur ; on le voit dans cet ouvrage tour à tour rendre compte de l'état de la chapellerie viennoise, retracer l'histoire de la chaussure depuis les souliers à poulaine jusqu'au derbies à lacet, combattre avec vigueur l'apparition des cravates pré-nouées, annoncer l'avènement de « l'homme en salopette », plaider en faveur des sous-vêtements en jersey, ou encore mettre ses lecteurs en garde contre les dangers de la tendance de la « femme-enfant ».
« La mode est le style du temps présent », écrit Loos ; et, comme dans son travail d'architecte, il est soucieux que ce style soit simple, rationnel et épuré de toute fioriture pour mettre en valeur la simple beauté des matériaux. A travers ces textes, il s'inscrit dans le sillage des écrivains qui ont su porter un regard intelligent et poétique sur l'habillement et l'élégance. Tout en constituant un fascinant témoignage sur la Vienne des années 1900 et un indispensable précis de culture vestimentaire européenne et anglo-saxonne, ce livre est aussi un guide philosophique de la modernité d'une étonnante actualité. Quand un des plus grands architectes du monde rencontre le vêtement...
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Romy écrit partout, tout le temps, à tout le monde. Sur le papier à en-tête des hôtels dans lesquels elle descend, sur des bouts d'enveloppe, des menus de restaurant, des mouchoirs en papier, des tirages de photos, des pages arrachées à des magazines. A son agent, à ses amours, à ses amis, aux comédiens et techniciens dont elle est proche mais aussi à ceux qu'elle ne croise, sans vraiment les connaître, que sur un seul tournage, Romy adresse sans cesse ce genre de minuscules missives qu'elle aime faufiler sous les portes, transmettre par des intermédiaires, acheminer à leurs destinataires par des moyens détournés, compliqués, enfantins...
Qui, plus que Romy Schneider, ravissante icône au triste destin, a fasciné les foules ? Lorsqu'elle est retrouvée morte dans un appartement parisien, le matin du 29 mai 1982, à seulement 43 ans et quelque mois après le décès de son fils, la presse s'enflamme. Suicide ou mort accidentelle ? Chacun interprète, fantasme, invente les circonstances de cette fin tellement cinématographique.
Avec grâce et affection, loin de tout sensationnalisme, Violaine de Montclos tente de percer ce mystère et reconstitue, grâce aux nombreux témoins qu'elle a rencontrés, ce que furent ces derniers jours. De la Romy inquiète, maternée par son habilleuse, à la star colérique qui gifle le jeune Harvey Keitel, elle dresse le portrait d'une actrice adulée mais aussi d'une éternelle enfant que rien ne tranquillise. Au fil des pages, on croise Alain Delon le jour du drame, Orson Welles subjugué, Marlène Dietrich complice, mais aussi Claude Sautet et Jean-Louis Trintignant...
Dans la lignée de Sagan à toute allure, cette micro-biographie pétillante et profonde raconte en kaléidoscope le talent et la déchéance, les caprices et les ivresses, les joies et les infortunes d'une comédienne qui a tout fait, jusqu'au bout, pour qu'on ne l'oublie pas. -
Comme bien des grands peintres du XIXe siècle, Ingres écrivait. Il a tenu dix cahiers dont cette édition donne la quintessence. Voici Monsieur Ingres dans toute sa verve et sa passion pour son art. Eloge de la pureté de la ligne, mais aussi de l'émotion en peinture, voici Ingres en dehors de clichés. Un mystique du Beau.Préface d'Adrien Goetz.
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Paul Poiret est non seulement le premier couturier célèbre de l'histoire, mais le premier à avoir écrit des mémoires. Dans ce livre pour la première fois publié chez Grasset en 1930, il raconte non seulement les débuts et le succès de sa maison de couture, qui habillait les divas du théâtre aussi bien que les femmes du monde, mais aussi un certain Paris, et qui n'est pas que le Paris du luxe. Il est en effet né dans le quartier des Halles, d'un père marchand drapier.
A l'époque où il l'écrit, il n'a plus d'argent, sa maison a fermé ; aucune aigreur pourtant, son enthousiasme reste intact. Avec quel plaisir il évoque ses créations, les matières, les formes ! Ce livre, c'est aussi et surtout un témoignage plein d'intelligence et de drôlerie sur « une époque bénie, où les soucis et les contrariétés de la vie, les tracasseries des percepteurs et les menaces socialistes n'écrasaient pas encore la pensée et la joie de vivre ». En habillant l'époque est le portrait d'un Paris en pleine effervescence artistique et intellectuelle, et de l'Europe et des Etats-Unis au début du XXe siècle. Poiret a beaucoup voyagé. Et il est heureux de constater, pour le bien des affaires et la variété du goût, que, dans le monde entier, « les femmes sont toujours du même avis que la mode, qui en change tout le temps ».