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L'Échappée
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Histoires sans paroles : les romans en gravures de Frans Masereel
Samuel Dégardin
- L'Échappée
- 5 Avril 2024
- 9782373091526
En 1918, après avoir illustré une presse hostile aux marchands de canons, Fans Masereel (1889-1972) publie 25 Images de la passion d'un homme. Si l'on y trouve déjà les thèmes de prédilection de l'artiste belge -?la ville dévoreuse d'hommes ou la lutte des classes?-, son originalité réside dans sa forme?: un récit uniquement constitué de gravures. Le roman sans paroles vient de naître. De la Grande guerre à la Guerre froide, Masereel en réalise une quinzaine, stigmatisant le capital et ses croupiers, la roue de l'infortune qui touche le prolétariat et cet instinct de mort qui a conduit l'Europe vers le chaos. Leur diffusion est principalement assurée par l'éditeur Kurt Wolff, dans des éditions populaires préfacées par des écrivains de la Mitteleuropa (Max Brod, Hermann Hesse, Thomas Mann). D'autres artistes graveurs de l'entre-deux-guerres se sont emparés de ce mode de narration séquentielle à forte connotation politique et sociale?: les Allemands Carl Meffert et Otto Nückel, l'Espagnol Helios Gómez, la Tchèque Helena Bochoráková-Dittrichová, les Américains Lynd Ward et Giacomo Patri... Les romans en gravures de Masereel sont sans paroles mais pas sans histoire. Cet ouvrage vous en livrera les différents chapitres, avec pour théâtre le renouveau de la gravure sur bois, la renaissance du livre xylographique et l'influence des événements sur le destin d'un artiste engagé dans les luttes de son temps.
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Les brasseries parisiennes de l'avant-siècle (1870-1914) et autres lieux d'agapes et de libations
Gilles Picq
- L'Échappée
- 17 Novembre 2023
- 9782373091489
Entre le Procope de Voltaire et le Café de Flore de Sartre, il y eut, entre 1870 et 1914, un moment d'effervescence dans les cafés parisiens. D'une rare érudition, cet ouvrage ressuscite un monde où hommes de lettres, peintres, musiciens et politiciens se retrouvaient dans leurs quartiers généraux tels que Lipp, Maxim's, la Nouvelle Athènes, le Lapin Agile, et des centaines d'autres. Le quotidien des plus importants de ces établissements est évoqué à travers des témoignages d'époque d'une grande qualité littéraire.
Y sont aussi relatés leurs moments de fièvre : réunions enflammées de cercles d'écrivains ou fêtes retentissantes;
Comme ceux, plus sinistres, durant lesquels les lames des couteaux étincellent, la prostitution sévit ou une explosion retentit. Nous découvrons aussi la vie des tenanciers, et apprenons notamment comment, après la guerre de 1870, les Alsaciens reprirent aux Bavarois, désormais indésirables, le monopole de la brasserie dans la capitale. C'est peu dire que ce livre ravira les amoureux du vieux Paris comme les amateurs de bars, bouillons, estaminets, bals, cafés-concerts, tavernes, buvettes, cabarets, et autres lieux de libation. Ne sont-ils pas d'ailleurs souvent les mêmes? -
La photo numérique - une force neoliberale
André Rouille
- L'Échappée
- Pour En Finir Avec
- 8 Octobre 2020
- 9782373090758
Les photos argentiques étaient des images-choses statiques, à regarder.
Les photos numériques sont des images dynamiques, à échanger. Elles circulent en flux ininterrompus sur les réseaux planétaires : à la fois incorporelles et agissantes, ce sont des forces à part entière.
Elles instillent subrepticement et continûment dans la subjectivité de chacun la rationalité néolibérale : instantanéité, accélération, fluidité, circulation, horizontalité, partage et ubiquité. Cette dissémination du modèle du marché - même là où il n'est pas question d'argent - fait exploser les anciennes limites entre l'ici et l'ailleurs, la nation et le monde, le privé et le public.
Dans le sillage de Theodor Adorno qui a théorisé l'art comme fait social, l'auteur, un des meilleurs connaisseurs de l'histoire de la photographie et des images, élabore une critique globale des processus esthétiques, techniques, économiques et politiques à l'oeuvre actuellement.
Il montre comment la photo-numérique a ouvert une nouvelle ère qui se caractérise par la profusion d'images aberrantes, l'apparition de nouveaux pouvoirs, l'essor d'une nouvelle économie et la fabrique d'un individu néolibéral.
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En 1932, à l'invitation du « Deutscher Kulturbund », Panaït Istrati fait une tournée de conférences en Allemagne et en Autriche. Ses discours, réunis sous le titre Les Arts et l'Humanité d'aujourd'hui, sont publiés la même année dans la célèbre revue Europe. Après avoir vagabondé sur tout le continent, vécu mille et une vies, perdu ses illusions pour l'idéal socialiste à la suite d'un voyage en URSS, il nous livre, juste avant de mourir, ce magnifique testament : celui d'un homme qui n'a eu de cesse d'avoir foi dans l'Art et la Beauté.
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L'empire du non-sens ; l'art et la société technicienne
Jacques Ellul
- L'Échappée
- Versus
- 21 Janvier 2021
- 9782373090833
Dans notre monde envahi par les technologies et leur recherche frénétique de l'efficacité, l'art pourrait apparaître comme une oasis vouée à la contemplation et à la méditation. Il n'en est pourtant rien.
L'art de notre temps emprunte à l'industrie ses objets et ses matériaux, peuple ses expositions d'écrans, et rêve de cyborgs et de réseaux.
Dans ce livre prophétique, le grand penseur de la technique Jacques Ellul montre comment plasticiens, écrivains et musiciens ont succombé aux forces qui écrasent le monde. Certains, subjugués dès le début du xxe siècle par la technoscience, adoptent ses outils et ses procédures, se condamnant ainsi à la froideur, à l'absurdité ou à l'abstraction. D'autres - ou parfois les mêmes -, se voulant contestataires, accumulent les représentations du désastre ou les signes de la subversion, sans jamais pour autant saisir la racine du mal :
Le règne de la Technique.
Pour masquer sa vacuité, l'art contemporain se pare d'un discours théorique sophistiqué et intimidant. Passant outre, Ellul incite les artistes à s'émanciper de leur fascination pour la technologie, afin de renouer avec la faculté, propre à tout créateur authentique, d'allier le sens au sensible.
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« Par l'expression « Media crisis » (crise des médias), j'entends l'irresponsabilité des mass media audiovisuels (MMAV) et leur impact dévastateur sur l'Homme, la société et l'environnement.
Je parle des processus manipulateurs et autoritaires mis en place par les médias audiovisuels dont la « Monoforme », le langage dominant employé pour structurer les fi lms, journaux télévisés, documentaires.
Et l'« horloge universelle », cette camisole temporelle qui formate l'ensemble des programmes télévisuels.
Je parle aussi du silence étourdissant de la part des professionnels des médias et du système éducatif autour de l'impact de la « Monoforme » sur la société en général, et de ses conséquences sur la crise environnementale qui affecte la planète.
Je parle enfi n du refus systématique des MMAV d'associer le public à tout débat critique sur les processus de fabrication et de diffusion de leurs productions audiovisuelles dans la société contemporaine. » Peter Watkins Une remise en cause radicale, par un grand cinéaste, des formes de langage qui structurent les messages des fi lms ou des programmes télévisés, ainsi que des processus (hiérarchiques
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Les contre histoires sans paroles que regroupe ce livre ont été créées par quatre célèbres artistes de la première moitié du XXe siècle.
Ces gravures, d'une rare intensité, reflètent le climat politique et social de l'époque : la Grande Dépression, les injustices sociales, les luttes de la classe ouvrière, la guerre et la peur des armes de destruction massive. Ce testament de leur rôle de " témoins graphiques " montre la fécondité du rapport de l'art et de la politique dans ces moments de fièvre de l'histoire. Une longue introduction décrit les techniques et les outils qu'ils utilisaient et retrace le parcours de ces graveurs rebelles.
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Après la parution de «Less is too much» de l'architecte Benjamin Loiseau et le philosophe John Gelder le «vrai-faux» testament de Mies van der Rohe qui questionnait sa responsabilité face aux évolutions qui agitent le monde et qui a été préfacé avec enthousiasme par Claude Parent, pionnier de l'architecture oblique qui considérait que ce livre ouvrait une voie nouvelle à la pensée de Mies en l'opposant à tous ces théoriciens qui en le glorifiant sans nuances l'ont emprisonné sans comprendre son appel à l'évolution.
Voici maintenant un ouvrage tout aussi surprenant et inédit «utopies croisées» qui mêle par un jeu de questions-réponses, les réflexions de Yona Friedman, décédé en Mars 2020, architecte phare, pionnier de l'architecture mobile et participative et de Stéphane Malka, architecte engagé, habité de cette même envie d'utopie, d'une architecture de demain comme par exemple repenser l'épaisseur d'un mur, habiter le No Man's Land au-dessus des murs qui séparent les peuples et progressivement pacifier les nations Tokyo, le 8 Mars 2020. Quelques jours avant l'impression de cet ouvrage, j'ai appris avec émotion la nouvelle. Un génie d'une grande bienveillance, à l'image de ses projets humanistes, nous a quitté. L'esprit vif, le verbe juste et l'oeil malicieux de Yona ont fait de chacune de nos rencontres des instants à la fois drôles, denses et passionnants. Nos conversations et vos pensées sur l'architecture vous survivent avec cet ouvrage ; vos idées visionnaires perdureront et continueront à inspirer les générations futures, à commencer par la mienne. Stéphane Malka
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Les malassis ; une coopérative de peintres toxiques (1968-1981)
Collectif
- L'Échappée
- Action Graphique
- 10 Octobre 2014
- 9782915830842
Dans l'entre-deux Mai, 68 et 81, six artistes (Henri Cueco, Lucien Fleury, Jean-Claude Latil, Michel Parré, Gérard Tisserand et Christian Zeimert - ce dernier partira au bout d'un an) fondent une coopérative au sein de laquelle ils vont produire une peinture politique et fi gurative dirigée contre la « Nouvelle société » pompidolienne où triomphe la société de consommation.
Contestant la fi gure romantique de l'artiste solitaire, ces peintres créent un art collectif, inscrit dans le quotidien et facilement accessible, qu'ils exposent dans des lieux non dédiés à l'art et à la culture. Ainsi, ils préfèrent louer leurs oeuvres afi n de les soustraire au marché et de pouvoir se tenir à distance des institutions.
Tiraillés entre le Parti communiste, où on les soupçonne de gauchisme, et les mouvances gauchistes, qui les suspectent de stalinisme, les Malassis, qui doivent à un quartier de Bagnolet où ils ont un atelier le nom avec lequel ils jouent malicieusement, optent pour une peinture monumentale, sarcastique et virulente.
Soucieux de se dissocier d'un art de propagande de type réaliste socialiste, ils mènent, par d'immenses cycles encombrants et perturbants, une réfl exion critique sur les structures politiques, sociales, économiques et industrielles, dont les dérives sont dénoncées et le naufrage annoncé. Des peintres toxiques en quelque sorte, comme ils se sont qualifi és eux-mêmes.
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La terreur noire : Ravachol, Vaillant, Henry, Bonnot... Toute une époque, pas si belle que ça. Les grèves sont matées par l'armée, les manifestants chargés sabre au clair par les gendarmes à cheval et le mouvement ouvrier réprimé à coup de fusils. Mais certains rendent les coups. Ils font trembler cette bourgeoisie arrogante et inquiètent les gouvernements de la IIIe république.De l'écrasement de la Commune à la grande boucherie que fut la « der des ders », la poudre parle. Nombreux sont les anarchistes prêts à donner leur vie pour leurs idées. Leurs mots d'ordre : « La propriété c'est le vol », « Ton ennemi : l'État », « Il n'y a pas d'innocents »...
Inspirés par une presse foisonnante et des penseurs comme Proudhon, Bakounine ou Stirner, soutenus par des artistes et des intellectuels, ils se battent jusqu'au bout et marchent la tête haute vers la guillotine.
André Salmon, poète, journaliste et critique d'art, de sa plume inspirée, convoque ces grandes figures de la révolte. Féroce, il manie l'ironie avec éclat et retrace cette épopée pleine de sang et de fureur, d'espoirs et d'idéaux. Dans un style digne des colonnes du Père Peinard, il nous fait revivre l'exaltante aventure de la cause libertaire. -
Subversion : L'Art insoumis d'Éric Drooker
Eric Drooker
- L'Échappée
- Action Graphique
- 20 Octobre 2007
- 9782915830118
« Les images d'Eric Drooker évoquent des situations bien plus universelles que particulières. Elles ne se contentent pas de raconter l'histoire d'un lieu donné, mais bien celle d'un combat entre forces vitales et forces destructrices. Entre quelques verres, cet artiste de rue bien déjanté et très radical m'a sidéré avec ses récits des soulèvements et des émeutes qui ont secoué le quartier du Lower East Side (New York), dont l'histoire politique déjà bien dense était clairement aussi sa propre histoire. Drooker m'a décrit ce qui s'était passé là il y a quinze ans, il y a un siècle, comme si c'était en train de se dérouler à nouveau sous ses yeux. » Joe Sacco, auteur de Palestine : une nation occupée
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Sans en faire de quelque façon son thème ni un de ses messages, la musique techno, dans son bruyant silence, semble laisser entendre que les figures socio-historiques du Sens ne font plus sens, et ne peuvent plus en conséquence fragmenter le monde selon une partition ethnique et politique qui l'avait jusque là distribué en identités séparées ou opposées.
Cette musique serait alors celle du commun du monde, musique éminemment cosmopolitique... Comme on peut s'en rendre compte dans les raves - mais aussi dans de nombreuses pratiques artistiques contemporaines -, l'art et le politique ne sont plus séparés comme s'ils définissaient des champs opératoires hétérogènes, mais sont en quelque sorte soudés l'un à l'autre dans des agencements collectifs souples et éphémères se formant autour de sensations communes.
Qu'il y ait toutefois une telle convergence de l'art (les arts et les techniques) et du politique, ne signifie pas pour autant que nous sommes renvoyés à une esthétisation du politique (la communauté comme oeuvre d'art), ni même à une politisation de l'art (l'art social ou l'art critique). Cela nous indique peut-être seulement qu'il nous reste à mettre en oeuvre un art qui ne soit plus seulement représentation de l'Idéal, une technique qui ne soit plus finalisée exclusivement par les impératifs économiques, et un espace politique qui ne repose plus sur une quelconque vérité.
Tout un programme qui renvoie, au fond, à la possibilité d'inventer singulièrement et collectivement une existence qui ne serait plus détournée de sa " finitude " et de son libre déploiement dans l'horizon d'une mondialité métissée et a-territoriale. Cela pourrait bien être pour notre temps, pour " nous " qui le partageons - n'en déplaise aux défenseurs de la pureté et de l'Idéal - à la fois notre tâche et notre destin.
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Du narcissisme de l'art contemporain
Valérie Arrault, Alain Troyas
- L'Échappée
- Pour En Finir Avec
- 8 Février 2017
- 9782373090208
Une critique de l'art contemporain considéré comme l'art du libéralisme, celui d'un monde où règnent cynisme, opportunisme et narcissisme.
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Dans un laboratoire de psycholinguistique, les laborantines Hospital et Clinical oeuvrent à libérer notre psyché de phrases assassines. Leur travail repose sur une enquête de terrain, par laquelle elles ont récolté ces phrases, le plus souvent dites par l'entourage des témoins, dans le quotidien. Ce ne sont ni des injures ni des insultes, mais des jugements blessants qui marquent, voire interdisent d'être. Ce sont de petites violences froides ordinaires. Dans un premier temps, les laborantines mettent en scène les phrases assassines récoltées au cours de leur enquête. Elles les contextualisent en jouant le rôle de celles et ceux qui les ont prononcées, et de celles et ceux qui les ont reçues. Cette phase n'est pas agréable, mais nécessaire pour que les laborantines libèrent le poids des mots. Elles passent d'une malédiction à une bénédiction. Car les laborantines sont fondamentalement emplies de bonté. Ensuite, elles vont détruire ces phrases par des protocoles thérapeutiques inspirés des actes psycho magiques d'Alejandro Jodorowsky. C'est pourquoi nous parlons d'un théâtre performatif, où nous laissons la place à un non-jeu, qui sera le moment d'une interaction sincère avec le public. Cette pièce libératoire a deux objectifs. D'une part, amener celles et ceux qui profèrent les phrases assassines à se rendre compte qu'ils blessent l'autre. D'autre part, proposer des actes d'auto-réparation à celles et ceux qui en souffrent.
Katarzyna Nowak Actrice, autrice, metteuse en scène et professeure de théâtre Katarzyna Nowak vit et travaille à Bruxelles. Originaire de Pologne, elle a émigré avec ses parents fuyant le régime communiste dans les années 80. Elle a appris la langue française et s'est passionnée pour sa richesse, sa complexité et sa sonorité. La littérature l'a amenée au théâtre et au Conservatoire Royal de Bruxelles. Actrice de formation, elle est aussi metteuse en scène. Elle enseigne l'art dramatique et la déclamation. Elle a interprété de nombreux rôles pour le théâtre classique et contemporain, ainsi que pour des spectacles jeune public. Par ailleurs, elle a créé plusieurs spectacles de poésie et de littérature, souvent en compagnie de musiciens, milieu qu'elle affectionne tout particulièrement ayant pratiqué le violon et la musique de chambre durant 12 ans. Avec Laure Gervais, elle a fondé l'association SisterArt. Au sein de celle-ci, elle co-écrit des chroniques pour les arts visuels et les arts plastiques. Elle est aussi co-créatrice de la pièce de théâtre SILENCE et d'autres créations engagées, pluridisciplinaires et multiformes. www.sisterart.be
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Ma première rencontre avec Alicia Alonso remonte à l'enfance. J'avais neuf ans, je commençais la danse classique, et découpais dans les magazines les photos de danseuses. Sous l'une d'elles figurait la légende : Alicia Alonso, danseuse cubaine presqu'aveugle. Tant de beauté sur tant de malheur me déchirait le coeur. Malgré ce handicap majeur dû à un double décollement de la rétine à vingt ans, Alicia Alonso a été l'une des plus grandes danseuses classiques du XXème siècle, enchaînant les tournées de par le monde avec les partenaires les plus célèbres. La perfection de son art lui a valu le titre rarement attribué de Prima Ballerina Assoluta, décerné à la Russe Maïa Plissetskaïa, à l'Anglaise Margot Fonteyn, à l'Italienne Carla Fracci, à la Française Yvette Chauviré. Alors que l'âge de la retraite à l'Opéra de Paris est fixé à quarante-deux ans, Alicia Alonso n'a raccroché ses chaussons qu'à soixante-quinze ans. Également chorégraphe et professeur, elle dirige toujours, à presque quatre-vingt-dix-huit ans, le Ballet national de Cuba, l'une des meilleures troupes du monde.
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Pogo, regards sur la scène punk française (1986-1991)
Roland Cros
- L'Échappée
- Action Graphique
- 5 Octobre 2018
- 9782373090437
« Je n'avais jamais vu ça avant, même pas soupçonné que ça puisse exister, une telle énergie, un tel manifeste expressionniste et en même temps une telle fête, un tel carnaval politique », s'enthousiasme Roland Cros après son premier concert de Bérurier noir, groupe dont il devient alors le photographe. De 1986 à 1991, il immortalise toute la scène punk française : Ludwig von 88, Parabellum, Washington Dead Cats, les Thugs, les Wampas, les Endimanchés, Pigalle, les Dileurs, les Cadavres... Il se balade partout, est sur scène, dans la salle, en coulisse, dans les loges et aussi dans les camions, sur la route, en studio... Pour la plupart inédites, les photos réunies dans ce livre font revivre le mouvement dit du rock alternatif qui charriait dans le sillage de ses performances, de ses hymnes, de son folklore, toute une horde d'utopistes, de clowns et de poètes, toute une jeunesse révoltée bien décidée à mettre un joyeux bordel.
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Cuba grafica ; histoire de l'affiche cubaine
Régis Léger
- L'Échappée
- Action Graphique
- 21 Octobre 2013
- 9782915830682
L'histoire du peuple cubain se lit à travers ses images. Depuis plus d'un siècle, de l'époque de la domination espagnole à nos jours, les affiches jouent un rôle central dans la diffusion des idées et de la culture du pays. Cuba Gráfica présente les chefs d'oeuvres d'un patrimoine graphique resté jusqu'alors difficile d'accès.
L'incroyable richesse de ces documents, résultats d'expérimentations originales a eu du mal à dépasser les frontières du pays et à se détacher de l'étiquette politique à laquelle on associe Cuba. En explorant les collections des institutions, des musées et des particuliers, on découvre que le graphisme cubain brille bien au-delà des années 1960 et 1970, âge d'or de l'affiche politique et culturelle. Ses racines nous plongent dans le style Art Nouveau du début des années 1900 avant d'engager une lente évolution marquée par l'influence américaine. Le style cubain en tant que tel émerge avec l'arrivée de la sérigraphie dans les années 1940. Cette technique d'impression manuelle ne quittera plus l'île, jusqu'à devenir un savoir faire et une tradition nationale revendiqués.
Après la Révolution et l'exceptionnelle production de ces années d'effervescence, les affichistes cubains obtiennent une renommée internationale.
L'effondrement du bloc communiste plonge l'île dans un marasme économique profond. La période spéciale, comme l'appelle les Cubains, est une traversée du désert pour le pays et. pour le petit monde du graphisme.
Alors que l'on pensait l'art de l'affiche disparu, une nouvelle génération de graphistes émerge dans les années 1990.
Encore méconnue, elle exerce dans une conjoncture économique et politique difficile, sans moyen de s'ouvrir au monde.
Elle renoue pourtant avec cette tradition singulière qui a vu trop de ses protagonistes quitter le pays.
Cet ouvrage est le fruit d'une collaboration avec les meilleurs spécialistes cubains. Conçu et coordonné par Régis Léger, il est le résultat de quatre années de liens forts tissés avec les graphistes de toutes générations. Affiches et témoignages ont été récoltés minutieusement, non sans difficulté, afin d'offrir aux lecteurs la vision la mieux documentée et la plus complète d'un art au coeur d'un pays à la culture en constante ébullition.
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Le photographe esthète Jacques Crenn présente sa dernière envolée photographique, les visages grimés de noir - suif, cirage ou peinture - évocateurs de la richesse de ce sol pour lequel l'humain s'entretue. Anges noirs, hommes et femmes comme issus de la mine et de la nuit, après le dur labeur, les épreuves que réserve la vie, le drame des humanités. Obstiné, l'artiste, fervent d'expressionnisme cinématographique, a construit ce canevas humain entre 2010 et 2012 - soit une trentaine de portraits, jouant de l'or et de l'ébène. Sa première rencontre avec le sujet " corps " le fascine. Immédiatement, il est allié à la vénusté. D'où, ici présente, cette beauté saisissante de par la perfection de ces visages aux expressions presque inquiétantes devant une révolte intérieure que l'on subodore. Certains regards sont pointés ; d'autres non. Les yeux : le miroir de l'âme. Cela n'a jamais été aussi vrai. C'est ainsi que le photographe subjugue, intrigue, et finalement émeut.
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« Âme voyageuse élevée par deux parents hédonistes, Jan-Cornel Eder est parti explorer la Colombie entre 2013 et 2016. De cette richesse de couleurs, de brassages, de possibilités et d'inconnus qui l'a bouleversé, il a collecté une kyrielle d'images qui a donné naissance à un livre. Ou plutôt à un « image (s)trip », que le lecteur peut feuilleter à l'envi et où bon lui semble. À la différence de son précédent recueil consacré au Brésil où il proposait un confettis de plans rapprochés sur le visage ou le corps (Um Domingo No Brasil), l'artiste autrichien aux racines néerlandaises adopte une approche plus pudique qui donne à voir un peuple colombien tout juste sorti de longues années de violence. L'ouvrage fonctionne par une série de tableaux interconnectés, souvent rythmés par un portrait autour duquel s'articulent des scènes de vie qui contextualisent le moment. La collection de vignettes que vous tenez entre vos mains est habitée par le regard vertigineux d'un homme qui a appris à saisir, à accepter et à apprécier la Colombie telle qu'elle est. Aussi belle, vivante, colorée, laide, cruelle ou dépouillée soit-elle. »
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Les panoramiques de ce livre sont le fruit de prises de vue (qu'elles soient portrait, paysage, ou répondent à toute autre perspective), juxtaposés à une image télévisuelle. Chaque photographie reflète le désir de créer des parallèles esthétiques et/ou émotionnels. Ainsi, les similitudes entre les images se révèlent troublantes... La frontière entre les deux scènes s'évanouit, et laisse place à une composition étrange, improbable, aérienne et tenace, comme une pensée, un désir qui entrerait en correspondance avec sa face cachée, inconsciente. Et l'on peut se poser la question : dans quelle mesure et jusqu'à quel point, les images cinématographiques amassées, dans notre conscience façonnent-elles, en l'accompagnant, notre regard ?
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CUBA - YA TE OLVIDÉ est un véritable hommage à toute une nation en suspens, bercée par de nombreuses promesses, attentes et espoirs. Toujours avec cette obsession d'éterniser la magie du moment, JCE nous livre une archive visuelle témoin de toute une époque. Il y dépeint avec une multitude de clichés pris sur le vif la schizophrénie d'une nation prise en otage entre deux mondes et deux vérités vécus au quotidien par un peuple qui semble endormi par la nostalgie d'hier mais animé par les désirs du lendemain. Son processus créatif consiste à fragmenter les instants, les séquences de vie, donner de l'importance au moment. Cette fragmentation du temps nous fait oublier un contexte douloureux. C'est l'essence même du beau qui retient notre regard. JCE exprime ce moment par le flou de l'image, tel une eau trouble qui brouille les timides frontières entre le réel et le fantasmé. Plutôt que d'opter pour du photojournalisme de « haute résolution », JCE capte notre attention en se positionnant en « conteur d'images » offrant ainsi une liberté absolue à l'imagination.
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Le geste de la danse, plein de la gravité sublimée. Le pinceau étalant la matière onctueuse sur la toile. Ou les doigts dans la terre chamottée créant une sculpture. Je me suis essayée à ces différents arts, jeune adulte. Toute cette énergie à apprendre, énergie ardente et juvénile, où l'on tâtonne dans ses apprentissages des arts, où l'on se découvre autant que l'on découvre les matières enseignées.
Ce sont les balbutiements de la vie artistique qui garde toute sa viridité. Ce mot pour signifier la verdeur des choses, c'est-à-dire ce qui donne la couleur verte. Mais aussi prenons-le dans le sens de la précocité au sens de commencement. Ces carnets esquissent le temps de propédeutique quand sont donnés les éléments de connaissance préalable. Les premiers jets, les premières ébauches où l'on trouve, fort de ses intuitions artistiques, toute son étoffe à sa sensibilité artistique pétris dans des moyens d'expression variée. Alors on trouve son style après l'apprentissage, après les premiers pas qui peuvent nous conduire au sommet comme la danseuse Céline Galli que j'avais eu la chance d'interviewer, elle qui a mené son art jusqu'au bout.
Outre la vie que m'a procurée le suivi des cours à l'époque, 2001-2004, ce florilège d'arts essayés, amorcés, trouve aujourd'hui sa résultante dans le petit ouvrage que vous tenez entre les mains. C'est une ode aux professeurs qui nous enseignent bien souvent le meilleur d'eux-mêmes. Une ode à la recherche intérieure, ce lieu d'où naît la création. Et l'amour l'instiguant. Donnant la source d'inspiration. L'amour de la vie, l'amour des autres et même celui de Dieu. Car la passion et l'enthousiasme tâtonnant dans mes premiers pas dans les arts m'ont fait m'émerveiller de la beauté de la vie. Il serait formidable que ces lignes qui vont suivre aient un écho intérieur avec l'expérience de la lectrice ou du lecteur que vous êtes.
« Alors, derrière cette personnalité irradiant l'équilibre, on cherche, pour un tel résultat, quelle est la maîtrise d'un torrent qui pourrait être bouillonnant, déchaîné, fougueux. « C'est facile d'être danseuse ? » « Non », répond Céline Galli. À 36 ans, elle fait partie de l'un des ballets les plus prestigieux au monde, celui du chorégraphe Angelin Preljocaj, c'est quelque chose quand même, une preuve d'exigence de soi exceptionnelle. Un surpassement. Elle lui sait gré de l'avoir choisie depuis dix ans : une rétribution justifiée de ses capacités, un tremplin vers le dépassement de soi. Établie dans un ballet, cela freine-t-il l'exigence ? « Non, pas du tout, c'est un caractère de ne pas s'installer dans ses acquis, d'avoir toujours le besoin de se dépasser. On n'est jamais arrivé », glisse-t-elle plus loin. Tiens, voilà donc le premier secret. » -
À l'écoute du design, une théorie critique
Catherine Chomarat-ruiz
- L'Echappee Belle
- Portes
- 27 Avril 2025
- 9782491991333
L'argument
Si vous êtes curieux de comprendre en quoi le design améliore notre manière d'habiter le monde, ou las d'entendre dire qu'il produit des objets de luxe, pollue la planète par le truchement de la mode ou de gadgets, ce livre est pour vous. Prenant ces critiques à bras le corps, il questionne : le design a-t-il failli à son éthique ? Demeure-t-il réfractaire à une réelle connaissance ? S'il s'enracine dans la sociologie culturelle de Francfort, c'est à l'écoute des designers que cet ouvrage instruit ces questionnements. Il en démonte les ressors idéologiques, propose des solutions attentives à l'écologie et à une forme expérimentale de socialisme dans lesquelles praticiens, théoriciens et usagers pourraient enfin se retrouver.